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La fuite de Charlotte Redford

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Mon pouls me secoue les tempes, mes dents grincent les unes contre les autres. J’augmente de plus en plus le rythme de mes pas. Le bruit de mes talons claquant sur le trottoir résonne dans les rues sombres. Ses souliers répondent en écho aux miens. Je lui lance des regards furtifs par-dessus mes épaules tremblantes couvertes par mon manteau rouge ; pas de doutes, il me suit. Je glisse la main vers la poche droite de mon manteau, j’agrippe mon téléphone : plus de batterie. Mes enjambées se font plus grandes, plus galopantes. Il m’imite. Mes yeux hagards se déposent finalement sur la première maison que j’aperçois depuis une dizaine de minutes, depuis que je l’ai remarqué. Je cours, l’air froid lacère mes poumons. Plus que quelques mètres et je serai en sécurité, finalement arrivée chez Marguerite.

Ses pas se rapprochent, je sens son souffle sur ma nuque, il attrape mon poignet, me plaque contre un arbre. Ses immenses yeux noirs se posent sur moi. Il approche son visage du mien, semble me renifler. Je recule le menton, appuie mon crâne sur l’écorce, complètement dégoûtée. Il pose l’un de ses mains rudes contre ma hanche, me souffle à l’oreille :

- Tu pensais de te sauver de moi pour aller où, chérie ?

Je ne réponds pas. Il augmente considérablement la pression sur mon bras. Il tente de m’embrasser, je détourne la tête. Le contenu de mon sac à dos s’enfonce dans mon dos. Je m’agite pour tenter de me dégager.

- Je n’ai pas couru derrière toi pendant deux kilomètres pour te laisser t’en aller, ma belle... pas avant un petit moment, du moins.

Il presse son corps sur le mien. Toute ma personne s’exulte de répulsion. Il presse ses lèvres sur les miennes, puis sur mes joues, mon cou, ma gorge. Laissant sa main glisser sous mon chandail, il m’adresse un sourire carnassier. Je ferme les yeux. Je tente de mettre en place mes pensées, de trouver un plan pour m’échapper. Ses patoches descendent encore et encore, accentuant mon stress. Je veux hurler mais aucun son ne semble vouloir quitter mes cordes vocales.

Ses oreilles frémissent. Un moteur, au loin. Le bruit se rapproche. Il m’abandonne, s’enfuit des lieux de son crime. Je me laisse glisser le long du tronc, laissant mes larmes s’échapper, finalement. J’attends mes sauveurs.
Voici le premier texte d'une petite série que je crois que je vais continuer à écrire. Il s'agit de nouvelles inspirées très librement de contes. Vous aurez deviné que celle-ci est inspirée du Petit Chaperon Rouge. J'espère que vous apprécierez ! 
© 2014 - 2024 Elo8899
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